Les gens sacrément chouettes

On les rencontre sans s’en rendre compte au coin d’une rue, dans un salon, dans un train

Les gens sacrément chouettes

Les voit-on enfouis dans un manteau de laine, cachés derrière un sac à dos, un gros chien blanc ou une part de gâteau

Ils sont là et ne disent rien quand il n’y a rien à dire

Ils rient lorsqu’il faut rire

Parce que la vie palpite et rebondit au seuil de leurs portes

Ils sont accompagnés d’oiseaux et de chats colorés par le petit jour et les soirs nouveaux

Alors quelque chose change dans le cœur du coureur de fond

Le vagabond découvre la mer

On peut partir quand on est deux

Sans laisser derrière soi son amour

La voiture tient bon

Les forêts du cercle polaire approchent et le paysage s’anime

Je cacherai mes frissons dans la terre.

HTV

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Swiitch. A deux. Composition : Solal Flahaux, 2024

Gabriel Yacoub, un musicien ne devrait pas mourir

La mort de Gabriel Yacoub (22 janvier 2025) est très triste, un musicien ne devrait pas mourir, même si sa voix et son apport musical resteront évidemment.

Chantent en moi ces merveilleuses polyphonies :

La conduite, Malicorne, 1978 (album Malicorne). Chanté par Annacruz (Claire Berthier, Joëlle Boussagol, Christine Canac, Hélène Tallon-Vanerian, Audrey Viader), voix additionnelles Luis Barbàn et Léo Richomme, 2008

La conduite, Malicorne 1978 (album Malicorne). Chanté par Annacruz (Claire Berthier, Joëlle Boussagol, Christine Canac, Hélène Tallon-Vanerian, Audrey Viader), voix additionnelles Luis Barbàn et Léo Richomme, 2008

La fille au cresson, Malicorne 1976 (album Almanach). Chanté par Annacruz (Claire Berthier, Joëlle Boussagol, Christine Canac, Hélène Tallon-Vanerian, Audrey Viader), 2008

La fille au cresson, Malicorne 1976 (album Almanach). Chanté par Annacruz (Claire Berthier, Joëlle Boussagol, Christine Canac, Hélène Tallon-Vanerian, Audrey Viader), 2008

La complainte du coureur des bois, Malicorne 1978 (album L’extraordinaire tour de France d’Adelard Rousseau). Chanté par Haïvka (Laurie Alias, Lucille Dérioz, Rémi Jammes, Hélène Tallon-Vanerian), 2020

La complainte du coureur des bois, Malicorne 1978 (album L’extraordinaire tour de France d’Adelard Rousseau). Chanté par Haïvka (Laurie Alias, Lucille Dérioz, Rémi Jammes, Hélène Tallon-Vanerian), 2020

Marions les roses, Malicorne 1975 (album Quintessence). Chanté par L’Ardouane (Rémi Jammes et Hélène Tallon-Vanerian), 2024

Marions les roses, Malicorne 1975 (album Quintessence). Chanté par L’Ardouane (Rémi Jammes et Hélène Tallon-Vanerian), 2024

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2025 est une nouvelle année, la terre tourne, l’univers aussi

Parce que j’ai instauré dans ma vie ce message rituel de vœux, j’ai tendance à me rappeler assez nettement les évènements du tout début d’année. Plusieurs fois je me suis demandé s’il était possible d’envoyer des vœux de bonne année alors que celle-ci commençait très mal. Comment ne pas passer pour inconséquente ou naïve en souhaitant paix,  joie et force au monde entier (à mes amis du monde entier en fait, que les autres se débrouillent), comme me le rappelle chaque jour l’affiche bleue accrochée au mur de mon salon? Je dois donc dire que je ne m’attendais pas à une année commençant par une trêve, dans une guerre qui tue plus d’enfants que de belligérants. Si cette trêve ne devait durer que quelques jours, elle resterait ce qu’elle est déjà, un espoir de vie possible dans une terre qui accueille des populations qui n’en ont pas d’autre. Au même moment, et paradoxalement les deux évènements sont liés, un homme dangereux prend possession de l’Amérique. Je pourrais le noter comme le fait majeur de ce début d’année. Mais celui-ci a eu lieu le 5 novembre dernier, l’investiture de janvier n’en est que la continuité. Passez votre chemin, c’est en 2024 que le peuple américain a voté sa perte, 2025 le verra peut-être réagir…

L’alignement des planètes ou plutôt leur parade en lisière de notre horizon aurait pu être le moment marquant de mon début d’année, si le ciel avait bien voulu me laisser profiter du spectacle. Mais rideau, gris de pluie et blanc de brouillard. Rideau pudique sur les jours de janvier. Que fricotent les astres derrière le ciel complice? Ont-il demandé à ce qu’on leur cache cette terre insupportable pour vibrer en paix loin des disputes de cours de récré des hommes immatures (ou trop humains)? Qu’une planète comme la terre doit être bruyante et infréquentable, même dans un espace qui étouffe les bruits…

« Faire de notre être ce lieu, cet écosystème, où ceux que l’on a choisis – ou qui nous ont choisi- deviennent, par delà les gouffres qui les séparent, commensurables. La neige tombe dehors, je suis le chasseur qui tient le poisson entre ses bras. La neige se pose sur les branches des arbres, je suis le poisson blotti dans les bras du chasseur. La neige recouvre tout, je suis le poisson qui replonge et se transforme en oiseau multicolore sous la surface froide et sombre de la rivière. »¹

Que 2025 fasse de nous des lieux merveilleux, forêts tropicales, mers arctiques, plages, rivières, chemins creux, ou encore place du village sur laquelle se réunissent Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Neptune et Uranus, le temps de mélanger la poussière des d’étoiles d’un univers infini dans lequel nous n’existons pas.

¹ Nastassja Martin, Croire aux fauves, Folio Gallimard, 2019

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Stop killing children

« Nous trouvâmes en route beaucoup de ceux qui avaient été emmenés dans les convois précédents. Parmi les tués gisaient quelques femmes, à côté de leurs maris et de leurs fils. Nous rencontrions aussi des vieillards et des petits enfants qui étaient encore en vie, mais dans un état pitoyable. A force de pleurer, ils avaient perdu leur voix. »¹

Dois-je continuer ou tout le monde comprend de quoi je parle?

Tout le monde? Pas sûr. Mais alors ma question devient : pourquoi tout le monde ne comprend-il pas? J’écarte le « Parce qu’on ne sait pas trop ». Je l’écarte depuis toujours. Depuis la nuit des temps du langage et de l’écriture. Depuis la nuit des temps des journaux, de la radio, de l’Internet et des satellites en orbites. J’écarte le cocon régressif dans lequel nous enserre la technologie pour que nous apprenions à ne plus savoir². J’écarte l’excuse de la sensibilité, quand elle est complice de la mort. J’écarte la lâcheté, et la mienne n’est pas la dernière. On ne tue pas les enfants! Ni leurs parents! Ni les autres vivants, quand ils ne demandent pas à mourir. On n’est pas là pour ça. On a beaucoup mieux à faire. Nous avons des vies infiniment plus grandes à vivre. Ne jamais vouloir la souffrance de l’autre serait la plus petite des exigences que nous pourrions avoir envers nous.
Car dans le désert, si les voix ne portent pas, elles ricochent sur les cailloux.

¹ Le rapport secret du Dr Johannès Lepsius sur les massacres d’Arménie, Payot et Cie, 1919, p. 59
² Alain Damasio, Vallée du silicium. Seuil, 2024, p. 228

Gaza, 21 avril

Les chansons effacent-elles les frontières ?
Avec ces tempes qui cognent si fort
Je ne peux regarder le soleil en face
Aux miséreux toute misère laissée
Dans le plus beau des espaces qui est celui du monde
Bon audimat ce matin pour le chef des puissants
Rythme de largage des bombes satisfaisant
Des enfants manquent à l’appel mais ne vous attristez pas
Ils seront remplacés par d’autres
Meilleurs, bien nourris et amnésiques
Les adieux sont de trop
Ils pourraient nous mener sur les voies sans issue du regret.

HTV

 

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Valse à la surface de la nuit

Que devient un mot lorsque l’encre qui forme ses courbes rencontre le papier ? Que devient l’image quand elle épouse la matière ? Le poème prend-il la couleur de l’arbre qui l’abrite de toute sa majesté ? Nous n’avons peut-être pas les réponses, mais nous avons le livre qui accueille le papier, le papier qui accueille l’image, l’image qui accueille la couleur, le poème qui accueille les mots, et partant de là, le livre objet poème à lui tout seul. Ou pour le dire autrement, de la poésie qu’on peut tenir dans la main, qu’on peut poser à même le sol ou sur la table de chevet, indifférente aux écrans petits ou grands. C’est ce livre que nous fabriquons, grattant l’écorce du murier à papier pour fabriquer un kozo aux mille nuances, retenant la forme des mots, creusant le puits sans fond des signes, et que nous vous proposons d’acheter via une souscription qui nous permettra d’éditer l’objet en question !

Matin

La tasse aime mes lèvres ce matin
Et la cuiller aime ma main
Le café aime la tasse
Dans la tasse le café
Dans la main la cuiller
Sur la tasse mes lèvres
Embrasseras-tu la tasse, la cuiller ou mes lèvres ?

Lire un extrait de « Valse à la surface de la nuit » :
https://www.calameo.com/books/0004904470f1aa27c4d8f
Souscrire :

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8 mars, naître femme (V)

« (..) alors je l’ai tapoté sur la pierre, l’œuf, pour le casser, et puis je l’ai épluché, et je pensais Ici c’est la reine de la nuit sur son trône, sur son trône de pierre, et puis l’œuf était tout nu maintenant et j’ai croqué dedans, et je voyais des fenêtres allumées dans la maison d’en face et j’ai pensé Est-ce qu’il y a des femmes heureuses qui habitent là, est-ce que ça existe d’être heureux quand on n’est pas libre, j’ai pensé Non, j’ai pensé, on n’est pas heureux quand on rentre dans la même maison tous les jours, et longtemps j’ai regardé les fenêtres allumées, et je pensais que moi je n’avais jamais été heureuse, et alors j’ai pensé à Paul, et puis j’ai encore regardé la maison aux lumières et j’ai pensé Si je mettais le feu à la maison, tout brûlerait, et comme ça les gens seraient libres puisqu’ils n’auraient plus de maison. Et avec quoi je mettrais le feu, j’ai pensé, Avec les lettres de Paul, j’ai répondu à ma pensée, alors là j’ai ri, j’étais bien gaie, Brûler les lettres de Paul, j’ai pensé en rouspétant de cette bête idée, ça jamais, les lettres de Paul c’est comme mon cœur, et je riais, et j’ai pensé, ça pour une bonne soirée c’est une bonne soirée (…).

Renata n’importe quoi. Catherine Gérard. Les éditions du Chemin de fer, 2021 (1967), p.96

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2024 et moi et moi et moi

2024 comme France Travail
Comme Travail Famille Patrie
Comme Le travail rend libre mon pote.
"Le travail des autres me rend libre",
Dit l’adorateur du Cac40,
"Quelle vision extatique de ce petit peuple laborieux qui ratisse les allées de ma villa
Et le livreur de cocaïne, toujours ponctuel !
Voilà un pays qui se tient sage!"
2024 comme malheur absolu pour les enfants de Gaza
Comme honte à ceux qui s’en prennent à plus faible
2024 comme humanité qui bafouille et nos yeux qui se ferment
2024ième fois « plus jamais ça », mais « ça » c’est quoi ?
2024 et moi et moi et moi… Hommes et femmes de bonne volonté... Je fais quoi moi ?
2024 fois les bras croisés ?
2024 fois la posture du lotus ?
Ou 2024 révoltes souveraines en moi ?
2024 occasions d’éprouver ma solidarité
Mon amour du monde
Ma détestation des frontières, de l’argent, de la consommation destructrice, de la guerre
Mon besoin de poésie
Et vous là-dedans ?
Être humain plus que jamais ?
C’est okay pour vous ?
On passe 2024 ensemble ?

2024 fois le bon côté de la force...
2024 routes à parcourir et autant dont il faut se détourner.
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J’ai été femme quand je suis née

J’ai été femme quand je suis née
Partant de là
J’ai habité une peau
Caressée par les mains des étrangers
J’ai été ce piédestal qui attendait le jour
Limbé de sueur dans une petite robe jaune
J’ai été ces ongles rongés
L’étourdie silencieuse qui renversait le vin
Le corps déshabillé mesuré soupesé
Et cet étrange regard
Flottant à l’intérieur

J’ai été femme quand je suis née
Partant de là la liste serait longue
Des taches à accomplir
Énième inspection de ce qu’on me délègue
Les comptes de la journée
Les enfants et les plats
Mon visage mes cheveux mes lèvres
Mes cils et mon humeur
Les roses de mon jardin ou de mon chemisier.

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Parce que le ciel décide

« Le ciel décide de tout, non seulement des climats et des saisons, mais encore des moments où la terre doit être belle. (…) Le ciel peut faire cela: il est si fort et si énorme. »

E.M. FORSTER « Route des Indes »

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Nuit palindrome

23 mars 23

« Contre toute attente, ce qui n’aurait pas dû se produire s’était produit, ce qui aurait dû se produire ne s’était pas produit.

Hors service, le vieux système à fabriquer de l’ordre. Ne restait plus que sa peur, son ébahissement, que rien ne dissimulait désormais. »

Philippe Roth. Pastorale américaine, 1997

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#micronouvelle

Nos jeux de cache-cache étaient sans fin. Nos ombres épousaient les piliers. Toujours tu apparaissais, sortie de je ne sais où, ta main se posant sur mon épaule en signe de victoire. Par quel sortilège me trouvais tu alors que je ne savais pas où j’étais.

Micronouvelle en 280 caractères (Twitter), à partir d’une image donnée

#micronouvelles #microMN

https://twitter.com/AMicronouvelles?s=20

Conte de Noël

DSC_0291Et l’artiste me demande ce que j’ai vu ce matin, non pas avec mes yeux précise-t-il, mais avec mon cœur. Alors moi évidemment je réponds : « Des oiseaux, j’ai vu des oiseaux ! ».

– « Oui mais les oiseaux ça ne suffit pas » répond-il soudain fâché, « les oiseaux on connait, pour la créativité vous repasserez… »
Et moi tout confus de m’excuser : « Ah, je croyais que c’était bien les oiseaux, ça fait pourtant rêver les oiseaux, on peut les mettre dans une cage et les contempler toute la journée, la nuit aussi lorsqu’ils dorment, on peut même ouvrir la cage et libérer l’oiseau, tout cela est très gai… »
– « Mais ce n’est pas la gaité qu’on voit avec son cœur, ce n’est pas du tout ça, il y a bien autre chose, vous ne comprenez donc rien ! »
J’avouais que non, très dépité.
– « Alors je vous redemande, reprit l’artiste menaçant, qu’avez-vous vu ce matin, alors que vos yeux étaient encore fermés, et que vous sentiez en vous battre votre cœur? »
Bien que perplexe, je pris cette fois-ci le temps de réfléchir.
– « Eh bien, je crois que voir n’est pas le terme  approprié ».
– «  Que voulez vous dire ? »
– « Disons que je n’ai pas vu mais aperçu, de la lumière… »
– «  De la lumière ! Mais on s’en fiche de la lumière, on a déjà tout dit sur la lumière ! Et puis voir ou apercevoir… vous faites diversion, c’est ça ? Trouvez autre chose ». Cette fois l’artiste était furieux.
De plus en plus perdu je lançais au hasard et sans grande conviction : « L’Enfant bleu, j’ai vu l’Enfant bleu ».
L’artiste se figea, et me regarda intensément, incrédule.
– «  L’Enfant bleu ? Vous avez-vu l’Enfant bleu ? »
– «  Oui, c’est ça, enfin pas vraiment vu, aperçu… »
– « Attendez, vous l’avez vu oui ou non ? »
– « Oui… »
– «  Alors décrivez le moi. »
– «  Eh bien, il n’est pas très grand, non, plutôt petit même. Il ne voit pas, il est sans yeux. Il en a eu avant, ça se remarque à sa manière de battre les paupières. Elles battent comme des moulins, régulièrement, sagement. Il doit avoir des dents mais je ne l’ai pas vu sourire. Il était habillé d’une veste noire en lin et d’un pantalon beige, les pieds nus. Et rien sur la tête. Je n’aurais su dire si c’était une fille ou un garçon. »
– «  Parce que ça dépend, répondit l’artiste pour lui-même.  Il vous a parlé ? »
– « Oui, enfin… Il m’a dit que vous me poseriez quelques questions à son sujet et que… »DSC_0292
– « Que quoi ? »
– « Que je ne comprendrais pas vos questions… »
– «  Je m’en suis rendu compte en effet. Ou était-il ? »
– « Avec moi, juste à côté de moi. »
– « Ainsi vous vouliez me faire croire que vous n’aviez rien vu… », reprit l’artiste subitement songeur.

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Un peu de nuage

« Si vous venez, portez un peu de Nuage et les couleurs que vous voulez tisser, ou envoyez un peu de Nuage et dites-moi combien je vous garde pour les bandes »

Gilbert Farret, tisserand façonnier à Payrin (81). Courrier envoyé à son client, vers 1970

P1060979

le Nuage est le nom d’une qualité de fil, et les « bandes » sont les parties d’un tableau d’échantillonnage que le façonnier est en train de tisser.

La petite robe

Robe Jeanne Lanvin Castillo 1956On ne s’habille pas pour éblouir les autres femmes ou pour les embêter. Une robe n’a de sens que si un homme a envie de vous l’enlever, je dis bien l’enlever, pas l’arracher (…).

Françoise Sagan, La Petite robe noire et autres textes. Le livre de poche (réédit. 2008)

Robe Jeanne Lanvin Castillo, en satin aléoutienne. Couverture de l’Officiel de la Couture et de la Mode de Paris, n° 409-410, avril 1956
L’aléoutienne est un tissu en soie créé par la maison Staron à St Etienne, à l’origine pour Christian Dior.

2022, ce que je vous souhaite

Joie mDSCN0805ouillée de la petite madeleine trempée dans le café, bonheur éclatant du palmier vert fluo sur son fond bleu turquoise, prairies naturelles et papillons jaunes, le tilleul à grandes feuilles de la place du village n’a pas dit son dernier mot. Car ici, sur cette terre, les enfants chantent et dansent, les enfants sont libres.

Rêve de monde, rêver le monde : ce que je vous souhaite.

Toma que toma (chanté par Conchi Cortés). Hughes de Courson et Tom Gubitsch. Album : Songs of innocence, 1999

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