On oublie
Que le point de départ
Se tient au fond de nous
Les mots traversent les âges
Comme le corps qu’on offre
A l’autre
Et qui raconte
Je ne donne pas tout
Je garde dans mes mains
Les histoires secrètes
Des voyageurs
Leurs poèmes
Qui flottent
Comme des rubans blancs
Dans le ciel
On peut songer au monde
Qui scintille
A l’étrange course de fond
Des oiseaux migrateurs
Aux paysages, aux mers
Aux champs verts
Aux arbres sculptés
Nous passons sur une terre de contraste
Saison du feu saison du froid
La rupture comme un état
Une ouverture vers autre chose
Arrivés sur le seuil
Nous survivons
Entre deux vides
Que nous comblons
De rêves et de chimères
Si nous savions aimer
Le vide ne nous effraierait pas
Et c’est assez de l’avoir dit
Pour s’endormir
Après la nuit.
HTV, décembre 2017