Elle est toute petite, posée sur la patte du chat, la main de l’enfant.
Elle aime le chat comme je l’aime en retour, elle, petite, sa main mêlée à la patte du chat. Nous aimons et nos amours s’entrelacent, croisent d’autres pattes veloutées, d’autres chats, d’autres neiges, d’autres blancheurs arrondies.
Au revoir, au revoir Micha. Tout cet espace entre nous, cette place laissée, ce creux. Si paisible était l’étreinte, si cruelle est son absence.
L’enfant dort dans les griffes du chat. Ses boucles dessinent des moutons. Son souffle est le vent. Je suis peut être le large, la mer dont elle s’extrait. Je n’ai jamais vu la terre. Elle est mon ancre, ma cicatrice, et je lui donne mon unique patte, celle avec laquelle je marche, celle qui me fait aimer le sol. Je lui donne aussi mon lit, celui qui part au loin, et un coin d’oreiller car les deux vont ensemble.
Tu destineras ta colère à un homme, à une femme, à un caillou, mais tu tireras juste. Le chat t’aura laissé l’absence et moi tout mon amour. Est-ce si peu que je ne puisse m’en trouver fière?
La patte du chat te manquera toujours, à toi, petite, malgré tout mon amour.